C'est exact. Un bon entretien a une grande importance pour assurer un bon fonctionnement.
C’est à nuancer. Le calcium, nécessaire à la santé, est ingéré de différentes manières au travers de l'alimentation.
C’est inexact. L'eau adoucie est potable.
PRECIEUSE, ET BIENTOT RARE?
L'eau, comme l'air, est indispensable à la vie. Nous la consommons pour boire, cuisiner, nous laver, nettoyer et fabriquer des produits alimentaires. Cette eau doit répondre à certains critères: de son utilisation à bon escient dépend la qualité de notre existence. La disponibilité de l'eau n'est pas acquise une fois pour toutes: la population humaine s'accroît, en même temps que ses exigences de confort. Les besoins de l'industrie progressent à un rythme effréné. Les contours d'un défi majeur se dessinent: la raréfaction d'une eau de qualité partout sur la planète...
L'eau couvre, à l'état naturel, les 2/3 de notre planète. Sous l'action du soleil et du vent, l'eau des océans s'évapore. Les lacs, les étangs et, dans une moindre mesure, les sources, les rivières et les fleuves sont également soumis à ce phénomène, ainsi que les végétaux par le mécanisme de la transpiration. C'est ainsi que se forment les nuages. Entraînés par les vents, ces derniers se résolvent en pluie, en neige ou en grêle, dont une partie ruisselle vers les points bas: lacs, rivières,... Le reste alimente les nappes souterraines, dont les sources constituent les affleurements. Cette eau retourne ensuite à la mer par les fleuves. Et le cycle recommence sans fin.
Cette eau que nous consommons machinalement et sans en réaliser la valeur, comment nous est-elle parvenue ? L'eau de pluie est pure et douce. Mais avant d'être captée, elle s'est considérablement altérée: brouillards, fumées et poussières de l'atmosphère l'ont chargée d'impuretés. Elle a participé au cycle biologique et contient ses produits de décomposition. Elle a façonné les roches et les a dissoutes. Elle a capté certains éléments du sol en le traversant. Finalement, elle a été confrontée aux pollutions humaine et industrielle. Dès lors, le traitement nécessaire pour la rendre potable est complexe. Les normes légales en matière d'eau de consommation sont strictes. Il faut saluer le travail des techniciens des stations de potabilisation d'eau de ville qui s'y conforment coûte que coûte; malgré les pollutions diverses et changeantes. L'eau captée dans des sources, puits, forages ou rivières doit donc, dans la toute grande majorité des cas, être traitée avant d'être distribuée au public et consommée. Telle est la tâche des compagnies distributrices d'eau qui s'y attellent de manière exemplaire.
En 1980, la Commission Européenne promulguait la directive européenne 80/778 relative à l'eau destinée à la consommation humaine. Les Etats membres furent priés de s'y adapter sur les plans législatif, réglémentaire et administratif. Ce qui prit la forme, en Belgique, de trois décrets régionaux. L'eau distribuée devait y être conforme, et plus généralement toute eau livrée à la consommation humaine, quelle qu'en soit l'origine, qu'elle ait été conditionnée ou non. A partir de 1993, une nouvelle directive prenant en considération l'évolution des connaissances dans le domaine de l'eau a été élaborée par la Commission Européenne et discutée au Parlement Européen. Elle a été officiellement promulguée en 1998. Elle précise un certain nombre de paramètres, en supprime certains autres tels la dureté et la teneur en sodium considérés comme n'ayant, dans l'eau alimentaire, qu'une influence marginale sur la santé humaine.
Si l'eau de ville est conforme à la législation, est-elle pour autant parfaitement adaptée à son usage final ? Le présent ouvrage répond à cette question. Il est possible, et même indispensable dans certains cas, d'agir sur la qualité de l'eau mise en jeu, et de mettre en oeuvre des conditionnements qui en feront un produit idéalement adapté à l'utilisation domestique. Des conditionnements, pour quoi faire ? Par exemple, pour réduire les risques d'obstruction, d'entartrage ou de corrosion. Ou encore en vue d'un usage précis. C'est ainsi que l'on peut agir sur ce qui est visible - les matières en suspension dans l'eau -, ou sur ce qui ne l'est pas - les sels dissous, et le calcaire en particulier. Après tout, nous ne buvons que 2 à 3% de l'eau distribuée ! Le reste sert au bain, à la lessive, à la vaisselle, au nettoyage et à tous les besoins "techniques" en général. Besoins qui peuvent requérir une eau aux caractéristiques très spécifiques dans chaque cas.
Le traitement qualifie l'action du distributeur d'eau dans les stations de potabilisation. Le conditionnement qualifie les interventions effectuées auprès du consommateur final, afin d'adapter la qualité de l'eau distribuée à ses besoins spécifiques.
Nous l'avons décrit plus haut: la plupart des impuretés de l'eau ont été éliminées par le distributeur. Toutefois, si le produit livré au consommateur est conforme aux normes légales, il peut encore contenir certains éléments qui peuvent être à l'origine des problèmes suivants:
Ces nuissances peuvent coûter cher. Pour les éviter, il faut conditionner l'eau, c'est-à-dire en modifier la composition. Ce qui s'effectue sans en altérer le moins du monde la potabilité, et toujours dans les limites de la législation: modifications techniques, mais aussi, éventuellement, modification de certains paramètres.
Il ne s'agit pas, en l'occurrence, de rendre potable une eau qui a été rigoureusement traitée par le distributeur, mais de rencontrer certaines préoccupations du consommateur final, en réduisant, par exemple, de façon drastique la teneur en nitrates de son eau. Si le ménage comprend une femme enceinte et des enfants en bas âge, on comprendra aisément que cette recherche d'un produit optimal ne relève pas d'un luxe superflu.
Le conditionnement de l'eau est affaire sérieuse. Agir sur ce qui est véritablement une denrée alimentaire de base, exige que soient mises en oeuvre des règles élémentaires de sécurité. On veillera en particulier:
Quel procédé de conditionnement choisir ? Le petit guide qui suit, apporte un début de réponse à cette question.
L'influence des couches géologiques a été évoquée: lorsque l'eau a été en contact avec des roches calcaires, elle sera généralement dure. C'est le titre hydrométrique (TH) qui mesure cette dureté. On l'exprime généralement en degré français (°f): un degré français correspond à la présence de 10 g de calcaire par mètre cube. Certaines impuretés s'observent à l'oeil nu. Il n'en va pas de même pour le calcaire, qui ne révèle son existence que par les effets qu'il engendre: l'entartrage des circuits d'eau en est le plus spectaculaire.
Les nuissances causées par le calcaire sont multiples. Qui n'y a pas été confronté au moins une fois dans sa vie ? En voici quelques-unes:
La solution aux problèmes résultant de l'entartrage passe par l'adoucissement de l'eau ou par l'injection de polyphosphates.
La corrosion est facilement détectable par la coloration qu'elle donne à l'eau, en particulier lorsqu'une prise d'eau n'a plus été sollicitée depuis plusieurs jours. Le phénomène se manifeste principalement, mais pas exclusivement, sur les tuyauteries d'eau chaude sanitaire en galvanisé (phénomène d'eau rouge).
Les origines multiples de la corrosion
Plusieurs facteurs interviennent généralement de façon simultanée: La présence de matières en suspension dans l'eau;
La présence de dépôts de calcaire poreux ou non uniformément répartis; Mais de façon plus générale, et même si l'eau est parfaitement potable et sans danger pour la santé, certaines de ses caractéristiques peuvent corroder des matériaux tels que le galvanisé ou le cuivre; Comme autres causes possibles de corrosion, on peut également citer:
pour ne mentionner que les principales.
Importance de la prévention
Mieux vaut prévenir que guérir, car la corrosion coûte cher. Casser murs et carrelages pour remplacer des tuyauteries corrodées et qui fuient engage des frais énormes.
Les remèdes
Première étape pour résoudre un problème de corrosion: les conseils d'une société spécialisée, comprenant le plus souvent une analyse d'eau. Deuxième étape: l'installation d'un conditionnement comprenant généralement une filtration et un adoucissement suivi par un dosage de produits anticorrosion légalement autorisés, tels que phosphates et silicates, et dans les proportions n'excédant pas les teneurs maximales légalement admises. Une réserve importante: si des erreurs de conception ont été commises (juxtaposition de métaux différents, température de fonctionnement trop élevée,...), il est douteux qu'un conditionnement d'eau puisse suffire à résoudre une corrosion déjà installée. Il faudra généralement modifier le circuit et/ou ses paramètres de fonctionnement pour faire disparaître les causes fonctionnelles de la corrosion. Le conditionnement sera installé simultanément.
Il est possible d'agir sur le goût et la composition de l'eau de consommation. Une différence de quelques milligrammes dans la composition d'une eau peut en modifier sensiblement la saveur. Les différences de goût entre les différentes marques d'eau en bouteille ne s'expliquent pas autrement. Certains sels dissous sont incriminés dans des cas précis:
Dans de telles circonstances, la solution appropriée est généralement l'osmose inverse (voir page 12) que l'on installe ponctuellement, juste en amont d'un robinet de prélèvement.
LA FILTRATION DE L'EAU
Le principe de fonctionnement
La filtration est connue depuis la nuit des temps. Les textes anciens y font référence: les particules en suspension dans l'eau sont retenues par une couche filtrante de sable. Après un certain temps, le filtre s'obstrue et il faut changer le sable.
Les filtres
En milieu domestique, le sable a cédé la place à des matériaux plus performants et plus faciles à l'usage:
Le principe de fonctionnement
La phase d'adoucissement
L'adoucissement de l'eau met en oeuvre des résines échangeuses d'ions: il s'agit de millions de petites billes contenues dans un réservoir à travers lequel circule l'eau à adoucir. Préalablement chargées d'ions sodium, elles échangent ceux-ci contre les ions calcium et magnésium de l'eau à l'origine de la dureté de l'eau. Ceci constitue la phase active de l'adoucissement.
La phase de régénération
Progressivement, les résines se saturent et perdent leur efficacité. Il n'est pas nécessaire pour autant de les remplacer: il suffit de les régénérer au moyen d'une saumure obtenue avec un sel spécial de très grande pureté. Au contact des résines, la saumure capte les ions magnésium et calcium et les remplace par des ions sodium. La saumure entraîne les ions indésirables à 1'égout. Une nouvelle phase d'adoucissement peut débuter.
La phase de régénération comporte généralement les étapes suivantes:
L'adoucisseur
L'adoucisseur est un appareil branché sur la canalisation d'arrivée d'eau et comprend:
L'adoucissement a conquis ses lettres de noblesse dans le monde industriel
Les techniques mettant en oeuvre des résines échangeuses d'ions - l'adoucissement, mais aussi la déminéralisation et la dénitrification - sont sûres et fiables. On les utilise couramment dans la fabrication de produits alimentaires, pharmaceutiques, photographiques, textiles, de droguerie, etc.
L'utilisation domestique est destinée à se répandre
Leur fiabilité ayant été éprouvée dans le domaine industriel, il ne manquait plus à ces techniques qu'à être appliquées à la consommation des particuliers et des collectivités. Comme dans bien d'autres domaines, l'électronique et la miniaturisation ont aidé à franchir le pas. Les propriétés de l'eau adoucie
Le principe de fonctionnement
Les polyphosphates permettent de "séquestrer" la dureté de l'eau en formant avec les ions de calcium et de magnésium, responsables de celle-ci, des complexes solubles plus stables. On évite ainsi la précipitation de dépôts de tartre et, mieux encore, on dissout les dépôts déjà formés.
Les limites opératoires
Au contact de l'eau, les polyphosphates se décomposent (s'hydrolysent) en des produits qui n'ont plus aucun pouvoir séquestrant. Cette décomposition est d'autant plus rapide que la température est plus élevée. Avant de les utiliser, il est recommandé de faire étudier avec grand soin par un spécialiste les conditions d'utilisation de l'eau, et en particulier la température de réchauffage et le temps pendant lequel l'eau est maintenue à température.
Les doseurs
La mise en oeuvre des polyphosphates peut se faire de deux manières différentes:
L'osmose inverse peut être assimilée à un procédé de filtration dans lequel 1'élément filtrant, appelé membrane, est tellement peu poreux qu'il permet de retenir presque tout ce que l'eau contient comme matière dissoute et en suspension.
Mais quatre aspects au moins rendent l'osmose inverse différente de la filtration classique:
Les limites opératoires
Pour donner toute son efficacité au processus d'auto-nettoyage et assurer une longue durée de vie à la membrane, il est indispensable que l'eau à traiter réponde, point par point, aux spécifications de fonctionnement de la membrane. Si ce n'était pas le cas, il y aurait lieu d'adapter la qualité de cette eau au moyen d'un prétraitement adéquat, par exemple un adoucissement si la dureté de l'eau est trop élevée. L'installation d'un appareil d'osmose inverse ne se conçoit pas sans analyse préalable de l'eau à traiter et consultation d'un professionnel.
L'osmoseur
L'osmoseur comporte généralement les parties suivantes:
Les caractéristiques de l'eau osmosée
L'osmose inverse élimine partiellement, et dans des proportions variables suivant leur nature, les sels dissous dans l'eau. Le tableau ci-dessous donne les valeurs moyennes des principaux taux de passage des sels, pour un appareil à usage domestique. Le taux de passage ? Il s'agit simplement du rapport entre les concentrations d'un sel donné respectivement dans l'eau osmosée et dans l'eau à traiter.